jeudi 29 septembre 2011

Voilà déjà deux semaines que j'ai quitté la France...et déjà, les articles dans le blog se font un peu plus rares...
Difficile de trouver un sujet à écrire chaque jour ! Et pourtant, ces jours-ci, ce n'est pas le temps qui me manque... !
La fin des vacances approche pour tout le monde, et j'attends la rentrée scolaire avec impatience. Le temps commence à être long ici quand on ne connaît pas grand monde...
Je pensais cette rentrée initialement assez proche, c'est-à-dire pour vendredi 30 (demain)...mais j'ai pris un petit coup au moral quand j'ai appris qu'il allait probablement falloir que je patiente une semaine de plus...

Je partage donc mon temps entre la lecture, la guitare, les repas, les matchs de rugby (heureusement qu'ici on capte les chaînes françaises!), la sieste...


En fouillant dans la bibliothèque du foyer, j'y ai trouvé quelques vieux bouquins encore poussiéreux :
  • un ou deux Marc Lévy ou Guillaume Musso,
  • mon livre d'histoire de 6ème,
  • trois ou quatre « Six compagnons » (pas pu m’empêcher d'en lire un^^),
  • des bouquins en veux-tu en voilà de grammaire, d'orthographe datant de l'an 8000 avant J-C...et
  • « Le Monde de Sophie » !
Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est une très bonne introduction à la philosophie que j'avais hésité à emmener...mais pour ne pas dépasser les 25 kg de bagages, j'y avais renoncé...comme quoi le Bon Dieu pense à tout :)



En commençant à préparer mes cours de philosophie donc, je lis que la première qualité d'un philosophe est de savoir s'étonner en permanence sur le monde extérieur.
Ne jamais s'habituer à ce qui nous entoure et avoir les yeux d'un nouveau né qui découvre le monde...En lisant, je ne peux m'empêcher de me comparer à ce nouveau-né.
Un peu comme si cette coopération, ces découvertes que je fais font partie d'une nouvelle naissance. Ici, il me faut remettre en question une bonne partie des choses que j'ai apprises jusqu'ici, m'étonner sur les paysages, les fruits exotiques, les modes de relation, les animaux, les bâtiments, la relation au temps, les gens...et je me mets à imaginer à l'inverse un Malgache découvrant en France le métro, le train, la neige...
Je passe pour un illuminé ici à photographier une noix de cajou ou la viande de chat...(à propos, certains ont des vues sur le dernier chat encore en vie...), mais c'est justement ça s'étonner, c'est ne pas s'habituer et cela sera l'une des premières choses qu'il me faudra enseigner. Je retrouve un peu cet esprit d'étonnement qu'ont les enfants quand ils entrent dans ma chambre, à regarder les photos laissées sur mon bureau, à vouloir toucher ma guitare, prendre des photos et jouer avec le bâton du diable laissé sur ma valise...


Je me confronte aux généralités que je suis tenté de faire à chaque fois que je vois une personne agir d'une certaine façon :
« Il a fait ça, donc tous les Malgaches font comme ça, donc c'est dans leur culture »...
Puis me prend à réfléchir intérieurement :
« Ben oui, mais s'il a fait ça, c'est peut-être dû à son caractère, peut-être que ça n'a rien à voir avec la culture... »...
Dur dur de savoir faire la part des choses dans un monde presque inconnu où mes repères ne sont pas beaucoup plus nombreux que les flocons de neige...

Je me mets à comprendre de mieux en mieux la nécessité pour un étranger de se raccrocher à ce qu'il connaît, à son pays et la difficulté qu'il peut avoir à vivre la différence. Au bout de deux semaines ici, j'en ai déjà marre de manger du riz à chaque repas avec des bouts de viandes où il y a plus de gras que de viande (oui Emmanuel, j'enlève le gras^^)...et je pense parfois au bon pain frais français...
Mais c'est justement ça. C'est accepter de renoncer à mes habitudes, à mon confort pour me confronter à d'autres manières de faire, pour faire un pas vers l'autre et m'intéresser concrètement à lui. Et c'est pas facile tous les jours.



A ce sujet, je vous remercie de vos commentaires, vos mails, vos petites attentions ponctuelles ou régulières ou tout simplement le fait que vous veniez me lire...c'est grâce à vous qu'il m'est permis de vivre cette coopération...


P.S : Les deux photos sont des grands tissus que j'ai découvert hier en me rendant à la chapelle du foyer. Je trouve que ça se prête assez bien à ma coopération...

lundi 26 septembre 2011

Détente

Comme je vous le disais, ici, c'est encore les vacances...alors je profite du temps libre pour découvrir un peu la région...

Diego est connu pour sa baie, ses plages de sable blanc...
Le temps d'un après-midi, nous emmenons quelques enfants avec nous faire trempette à 23 kilomètres de là, sur une plage quasiment déserte.



Quelques parties de foot, sur fond de soleil extrêmement bas dans le ciel, il ne manque que la musique en fond sonore...
Les enfants s'amusent, des dames passent, bébé sur le dos, pour essayer de nous vendre (de me vendre, à moi le vazaha qu'on voit à 100 lieues à la ronde) leurs gateaux ou autre lotion de massage.
Les jeunes se couvrent de sable et se transforment également en vazaha...pour moi, ça change rien...sauf à trouver une mer de chocolat fondue (dans laquelle je ne voudrais pas boire la tasse, moi qui n'aime pas le chocolat...), je ne changerai pas de couleur de peau !

L'eau est bonne, à bonne température...du moins, pour moi ! Les jeunes sortent de l'eau en clamant haut et fort « elle est froide ! ».. !
  • Elle est froide pour vous là ?
  • Ah ben oui hein, quand on sort de l'eau, on a froid
  • Ben oui, c'est normal non ? Avec le vent il fait froid non ? Mais elle est plutôt bonne sinon non ?
  • Ben...non, dans quelques mois elle sera à 35 dégrés tu sais...
  • Ah...ok...maintenant que tu le dis, c'est vrai que moi aussi j'avais froid...

Je réapprends que la mer a un goût salé (vu que j'habite plus en normandie, j'étais habitué à la mer au goût d'eau de javel), j'apprends à faire la planche (hé non, je savais pas faire...)...évidemment, les jeunes ne manquent pas de me faire remarquer « t'as oublié d'enlever tes lunettes ! »...ben non hein, déjà que vous êtes tous noirs et que j'ai du mal à vous différencier, alors si j'enlève mes lunettes...

Et puis, nous repartons à 14 personnes dans le pick-up pour 23 kilomètres...passons devant la montagne des français, avec de belles maisons, au passage, prenons en stop deux marcheurs sur la route...jusqu'à nous faire contrôler par les militaires...
Ils nous font poiroter pendant cinq bonnes minutes, s'assurant que tous les papiers sont en règle surtout afin de ne pas louper une occasion de nous faire payer quelques ariarys de corruption...raté, nous étions en règle (même avec 10 personnes dans l'arrière du pick-up...)...contrôlent un autre vazaha, qui ni une ni deux, ouvre son portefeuille...


La rentrée approche, pour ainsi dire, elle aura lieu vendredi...et c'est tant mieux pour moi, après deux semaines de bonne découverte et d'acclimatation, il me tarde de commencer à faire ce pour quoi je suis venu ! Les articles seront donc moins nombreux...

samedi 24 septembre 2011

Paul, Gladisse, Daniel et Edina sont les premiers enfants que j'ai rencontrés. Enfants des voisins d'à côté, ils nous rendent régulièrement visite, pour profiter des ordinateurs et notamment des dessins animés, jouer au baby-foot ou voir un peu de monde.
S'ils m'accueillent tout d'abord avec réserve, ils n'ont pas mis longtemps à faire le pas de la rencontre. Eux ne parlent pas le français, car ils l'apprennent au fur et à mesure à l'école, mais la communication passe.

 
En l'espace d'une heure, Paul a tôt fait d'apprendre le bâton du diable (alors que j'ai mis 15 jours...) et me bat au baby-foot (j'ai pas encore la preuve mais je suis sûr qu'il a triché...).



Gladisse, elle, est toujours en train de rire et de sourire, et c'est très communicatif (personnellement, j'adore !). Toujours à l'affut d'une occasion de s'amuser, Gladisse aime bien mes petites blagues...mais j'ai malheureusement eu la mauvaise idée de montrer à l'ensemble de la petite famille que les baguettes du baton du diable accrochent les cheveux (vous savez, comme les raquettes de ping-pong)...et pour ceux qui n'ont jamais essayé, ça les tire, et ça fait mal...alors depuis, Gladisse s'amuse de temps en temps à poursuivre son petit frère avec une baguette et lui accrocher la chevelure, aussi petite soit-elle...




Daniel ne parle absolument pas français, et je ne pense pas qu'il comprend non plus ce que je veux lui dire. Néanmoins, il est très curieux, pas du tout sauvage et un rien de communication, notamment dans les jeux, nous aide à nous comprendre.
A présent, lorsque Daniel me signifie qu'il aimerait m'emprunter mon baton du diable, il me mime le geste des deux baguettes, me dit « baby-foot » (avec l'accent malgache, ce qui ne facilite pas ma compréhension...) lorsqu'il souhaite y jouer.
Le plus pour jouer avec lui, c'est qu'il est léger...ce qui m'aide beaucoup pour pouvoir le prendre par les pieds la tête en bas ou encore le lancer dans les airs et le laisser retomber dans mes bras complètement hilare !
Au bout d'une semaine où nous connaissons, je crois que Daniel et moi commençons à avoir quelques codes en commun...puisqu'il me répond maintenant « oui », quand je lui demande « ça va ? »...

Edina, trois ans, est plus timide...mais rien d'anormal à tout ça...un vazaha d'1m84 beau, intelligent, doué, modeste et à la musculature aussi développée que l'économie malgache, ça impressionne ! Mais bien entendu, tout ceci est à prendre au second degré...;-)


En « discutant » avec eux, avec l'aide de Vaniah et de leurs connaissances scolaires du français, les enfants m'ont donné successivement leurs noms de famille...Gladisse Veromalala, Paul Rafimahatratra, Edina Ratsimba...et je n'ai pu faire autre chose que de constater qu'ils sont tous différents, bien que les enfants soient frères et sœurs...
Grande découverte pour moi que de m'apercevoir que ce que nous appelons « noms de famille » sont donnés au même titre que les prénoms...c'est donc complètement aléatoire et n'essayez pas de trouver une logique comme j'ai pu essayer de le faire, il n'y en a pas !  

vendredi 23 septembre 2011

Vaniah

Vaniah et Nirina sont les filles de Jeannine, une des ouvrières du foyer.
Vaniah est toujours en vacances, alors Jeannine l'amène ici lorsqu'elle vient travailler. Nirina, plus grande, est plus autonome et nous rend donc visite moins souvent. Vaniah de son côté joue volontiers avec moi, avec les autres enfants qui viennent ici.
Persuadé qu'elle ne me comprend pas, j'opte pour un langage des signes version Augustin très approximatif...et ça marche !
Je demande à Vaniah comment dit-on « chien » et elle me répond avec un grand sourire « alika » (ne pas prononcer le dernier « a »)...la communication se fait ainsi...

Ensemble, nous rions beaucoup (normal : elle est chatouilleuse...), on joue à se taper dans les mains, elle s'exerce sur le bâton du diable avec plus ou moins de succès, mais ça nous fait bien rire !
Et puis, un beau matin, Christian (père supérieur du foyer) nous regarde jouer, nous regarde nous amuser. Fier de notre communication, je le regarde à mon tour, lui signifiant ma réussite d'apprendre le malgache sans passer par la parole et il me répond : « ah oui hein ! En plus Vaniah elle comprend bien le français hein ! »...

….

Amusé, je regarde Vaniah en souriant et lui demande « tu comprends ce que je te dis ? Tu comprends le français ? »...et celle-ci me regarde avec le sourire charmeur dont les enfants ont le secret et hoche la tête pour me dire oui...la chipie...

...


Bref, depuis, je sais qu'on dit « Firy taona anao ? » (Fir toun anou) pour dire « quel âge as tu ? », que Vaniah a « valo taona » (huit ans). On dit « Neny » (Nen) pour Maman et « Dada » (Dad) pour papa.


Vaniah s'appelle Vaniah Voahaginaina et Nirina qui a « dimi ambin-folo taona » (15ans), s'appelle Nirina Voahaginirina...

Et oui...Vaniah comprend le français...et je n'ai donc aucun mérite à avoir adopté un autre mode de communication que la parole...puisque Vaniah comprenait très bien ce que je disais !

Voilà de quoi sont faits ces petits instants de rencontre...les jeunes du foyer me disent de temps en temps que si je souhaite apprendre le malgache, c'est avec les enfants que je ferai les plus gros progrès. Je comprends à présent pourquoi. Même si Vaniah me comprend, elle ne parle pas beaucoup, et puis, quand on est face aux enfants, les complexes de langage disparaissent un peu plus vite...
Vivement ma prochaine leçon ! Mon petit carnet se remplit régulièrement de nouveaux mots...apprendre une langue...c'est enfantin !

P.S : Peut-être avez vous remarqué que les deux soeurs n'ont pas le même nom de famille...ne soyez pas impatient et ne grillez pas les étapes, nous verrons ceci à la prochaine leçon...

jeudi 22 septembre 2011

Tout n'est pas parfait

Le tableau que je vous ai dressé de Madagascar jusqu'à présent peut laisser penser que tout roule, que la vie est des plus agréables. Ne croyez pas que tout est rose ici, voici quelques explications :

Le monde est bien cruel pour les animaux à Madagascar...je peux maintenant dire haut et fort qu'il m'est arrivé de manger du chat dans ma vie...Exit donc le chat du foyer. La justice malgache a tranché : un chat qui pisse partout et qui vient se servir directement dans les plats doit être éliminé...celui-ci a payé cher son insolence. Je n'ai pas assisté à son exécution, mais déjà, voici le résultat...Ragoutant n'est-ce pas ? Pour information, c'est pas si mauvais qu'on pourrait le penser...

Scooby-doo, une des chiennes du foyer, ferait donc bien de se tenir à carreau, elle commence à en énerver certains et pourraient donc bien également passer à la casserole...


J'ai à présent décidé de ne plus me plaindre de l'administration française...(enfin, je dis ça...). Gaby (le vazaha qui m'accueille sur place) résume très bien la situation : l'administration malgache a récupéré tous les inconvénients de l'administration française, sans en récupérer l'efficacité et les avantages...c'est pour dire...
En témoignent les démarches que je suis en train d'effectuer pour obtenir une carte de résident de deux ans : je suis retourné trois-quatre fois à la mairie aujourd'hui...et je n'ai toujours pas les papiers que je voulais avoir.
La première fois, on m'a signifié qu'il me fallait faire légaliser telle signature de tel document et de revenir à 11h. A 11h, on me dit que le chef qui devait signer les papiers est parti je-ne-sais-où (assez courant ici), il me faut donc revenir dans l'après-midi...de retour à 17h, j'apprends qu'il faut que je fasse photocopier mon passeport pour enregistrer ma signature (bien sûr tout ceci est payant...encore plus quand on est un vazaha).
Bien sûr, rien de très impressionnant là-dedans, mais c'est très exaspérant, surtout quand on a l'impression que les papiers qui nous sont demandés ne servent à rien et qu'ils iront nourrir les rats du sous-sol de l'administration...
Et le pire dans tout ça...c'est que dans la culture malgache, il ne faut pas s'énerver, car cela ferait perdre la face à votre interlocuteur...on croit rêver.

Et puis, autre petit souci aujourd'hui...le courant a été coupé pendant une bonne partie de la journée. Quelques petits malins sont allés récupérés plusieurs mètres de câbles électriques sur les poteaux du réseau...il y a de quoi péter un câble...
L'électricité et l'eau font rarement bon ménage, mais en l’occurrence, ici, ça permet de maintenant l'eau au frais...et vu la température, ça compte ! Alors on essaye d'ouvrir au minimum le frigo pour garder frais le beurre et l'eau...
Comprenez-vous maintenant pourquoi il n'est pas conseillé d'aller manger une glace au resto du coin ? Soyez au courant, sinon elle risque tout simplement de vous refroidir pendant quelques jours...

Dernière chose, j'ai compris aujourd'hui qu'au même titre que les rizières, les champs de blés ou de colza, il existait les champs de sac plastique. Qu'est ce que je peux être naïf tout de même ! J'étais persuadé que c'était que ça ne poussait pas naturellement ! 
Pour être plus sérieux, je n'ai pas pris la photo la plus impressionnante : je n'ai pas osé m'exhiber en touriste devant les malgaches et souligner ainsi toute la pollution qu'il y a autour d'eux. J'ai malheureusement constaté qu'ici la tendance n'est pas à l'écologie. On jette les papiers n'importe où (je n'ai trouvé pour l'instant qu'une seule et unique poubelle au foyer), les sacs plastiques aussi...mais je me garde bien de leur faire la leçon pour l'instant, parce que ça fait sacrément réfléchir sur les conséquences de notre surconsommation à l'occidentale dans les pays pauvres. Peut-être que la propreté qu'on trouve en France...on la doit à la saleté qu'il y a ici....

mercredi 21 septembre 2011

Faune et flore

Je vous présente mon colocataire depuis deux jours : voici Ernest. C'est un petit lézard qui reste accroché sur mon mur, ne se déplaçant pas beaucoup...mais il semble apprécier ma compagnie ! Affolé au réveil de ne pas le retrouver sur le mur où je l'avais laissé (non pas que sa présence me manquait, mais plutôt que les issues étant bloquées, l'idée de retrouver Ernest dans mes draps ne m'enthousiasmait pas tellement...), je l'ai finalement retrouvé sur le mur d'à côté...

J'ai découvert récemment d'où provenait les noix de cajou...j'étais jusqu'à présent persuadé qu'elle poussait déjà salée dans les emballages de supermarché, il n'en est rien ! Elle pousse à l'extrémité de la pomme de cajou (fruit comestible, mais pas spécialement bon : j'ai gouté), lui-même qui pousse sur l'anacardier ! Il est bon se savoir que les noix de cajou que j'ai dévorées dernièrement étaient extraites directement de l'anacardier de la cour ! Pour ma part, ça se mange sans faim...



Voici également Léon...le drogué quoi, le camé, le camé-léon (bon, ok, je suis désolé, j'aurais dû laisser mon humour pourri en France). 

Comme vous pouvez le voir, on trouve de tout dans la cour du foyer, je n'ai pas à me déplacer énormément pour faire des découvertes !

A noter que comme vous le savez probablement, le caméléon change de couleur en fonction de là où il se trouve, et j'ai trouvé ça assez frappant...Voici donc une photo avant, et une photo après...si vous cherchez bien, vous verrez peut-être les pattes avant qu'on distingue difficilement (la photo n'aide pas non plus, j'avoue, moi je les voyais un peu mieux dans la réalité). Mais avouez tout de même que c'est assez saisissant !







Quant au reste de la faune et de la flore malgache, on trouve également les zébus (pas eu l'opportunité de les prendre en photo vivants, mais au prochain repas, promis, vous aurez les images), les papayes, les mangues, les jaques (petit goût de chewing-gum, et texture des litchis), les bibasses (ça ressemble aux mirabelles), les litchis...et puis, ça ne serait pas les vacances si je n'avais pas près de chez moi quelques palmiers pour en rajouter à ma belle vue !




P.S : Bon en fait, je vous avoue que le caméléon était déjà parti au moment où j'ai pris la photo...félicitations à vous si vous avez trouvé des pattes avant qui n'étaient pas sur la photo...fastoche d'être invisible quand on est pas dans l'objectif de l'appareil ! 

lundi 19 septembre 2011

Le bazar...

En me rendant au marché ce matin à Diego, j'ai compris le double-sens du mot « bazar »...le sens que nous lui donnons à présent ne comporte malheureusement qu'une idée à priori péjorative... « Va ranger ta chambre, c'est le bazar ! »...Impression de désordre, de non-rangement. Mais le bazar, c'est aussi des odeurs, des sons, des images...un désordre, certes, mais un désordre qui témoigne de la vie.


Quelle animation ! Quelle vie ! Les légumes sont lavés et les poissons vidés devant nous, la viande est découpée à même l'étalage envahi de mouches ! Les poules, pattes attachées, attendent sagement que des acheteurs se présentent tandis que les crevettes encore fraîches nagent dans les seaux remplis d'eau. Les femmes sont assises à même les étalages, leurs enfants contre elles, les négociations vont bon train, on crie, on rit, on essaye de vendre, et moi, je respire la vie à plein nez.


Je ne comprends rien à leur langage, mais je sens une complicité dans les échanges. Comme si libéré du sens des mots, je pouvais m'attacher à observer la pulsion de vie des uns et des autres. J'entends seulement un « vazaha » (« le blanc, l'étranger », à prononcer « vaza » ) fuser lorsque nous nous promenons dans la foule, signe que je ne passe pas inaperçu avec ma couleur de peau si différente de celles des Malgaches. Remarqué par ma peau, mais également par ma taille...en me faufilant entre les étalages, je me penche de manière à ne pas me heurter aux toiles et aux tôles servant d'abri...les Malgaches sont petits, et je partage un moment de complicité avec Edmond, Jean-Luc et Daniel, les trois jeunes qui m'accompagnent, lorsqu'ils constatent les inconvénients de ma grande taille...
Les deux papayes, achetées au bazar ce matin au coût de 2500 ariarys pièce ( « ariar », 2500 Ar = 90 ct d'euros), avaient tout à coup une autre saveur pour moi lorsque nous les avons mangées ce soir...

dimanche 18 septembre 2011

Un peu de pratique

Pour ceux qui en ont marre de me lire...pour ceux qui préfèrent la pratique à la théorie, ce petit jeu est pour vous ! Il s'agit de trouver où je réside en recréant le chemin que j'ai parcouru depuis l'aéroport. Faites attention en conduisant, ici, la priorité est à gauche...
Attention, ce jeu nécessite l'application « google earth » !

Ouvrez l'application « google earth ».
Tapez dans la barre de recherche « Diego Suarez » puis suivez mes instructions...
Cherchez l'aéroport (et trouvez le !).

Depuis le parking, remontez l'unique route goudronnée, passez sur un rond point, et tournez à gauche lorsque vous arrivez sur la route principale. (cette route fait tout l'axe nord-sud de Madagascar...)
Continuez tout droit en passant notamment à côté de trois chemins de terre sur votre droite (perpendiculaire à la route) et une route goudronnée sur votre gauche.
Continuez toujours tout droit. Vous laissez sur votre gauche un grand champ carré. Puis plus loin un grand bâtiment au toit bleu clair. Quelques centaines de mètres plus loin, un carrefour laisse apparaître une route goudronnée partant sur la droite.
Ne vous arrêtez pas en si bon chemin, et optez toujours pour la même direction, c'est-à-dire plein nord ! Vous passez à côté d'un autre champ carré (mais sur votre droite cette fois-ci) et comme vous allez le constater, les maisons se font de plus en plus présentes. Ne changez pas de direction, jusqu'à arriver au premier gros bâtiment que vous croisez. A hauteur de celui-ci, prenez la piste en direction du sud-est le longeant. Contournez le bâtiment et suivez la piste direction Est-Nord-Est. Vous passez notamment à proximité d'une maison au toit bleu. Peu après cette maison, suivez la piste qui part en direction du sud-est. Le foyer se situe après quelques centaines de mètres sur votre gauche. Vous reconnaîtrez notamment les trois bâtiments aux toits rouges et bleu. Vous êtes arrivés !
Merci d'avoir participé !

Culture malgache...

Regardez votre pied gauche...regardez à présent une carte de Madagascar, vous n'y verrez pas beaucoup de différence !


Voilà ce à quoi Madagascar est souvent apparenté ! A présent, si vous souhaitez me situer, je me trouve sur votre "gros orteil"...Antsiranana en Malgache, ou Diego Suarez en Français, est la principale ville au Nord du pays.


La décolonisation ne date pas de longtemps...il y a soixante ans, Madagascar était encore Français, et c'est la raison pour laquelle le passé français est encore très ancré ici.





En témoigne ces noms de rue à Antsiranana encore très français...

La photo, fera, j'en suis sûr, plaisir à certains...:-)
Outre la rue de la marne, on trouve également la rue Colbert, la rue du maréchal Foch, la place du maréchal Joffre, ou encore Joffreville, un petit village situé à 45mn en voiture de Diego !

Après avoir discuté avec quelques jeunes du foyer, j'ai également constaté la grande similitude entre nos deux systèmes scolaires : trois ans de maternelle, puis cinq ans de primaire, quatre ans de collège, trois de lycée puis le bac...

La plupart des gens que j'ai croisé à présent parlent Français...seules deux petites filles m'ont ce matin demandé "You can speak english ?"...ce à quoi j'ai répondu  dans un anglais frôlant l'indécence et avec une angoisse grandissante à l'idée d'employer la langue de Goethe (euh...Shakespeare pardon)  "You want I speak english ? Vous parlez pas français ?". Car comme chacun sait, l'anglais est à moi-même ce que l'espagnol est aux zébus malgaches...
Heureusement, la communication peut passer autrement, et auprès d'enfants, quelques chatouilles ont vite fait de créer un brin de complicité !

Entre eux, les malgaches ne parlent parfois pas tous la même langue. Il y a encore deux cent ans, Madagascar était en effet composé de différentes ethnies parlant chacune leur dialecte. Suite à l'unification du pays, puis son indépendance, la langue parlé par les Merina a été déclarée langue officielle du pays...mais le malgache parlé est d'origine multiples, les différents dialectes venant se superposer sur les autres. On entend même parfois de petits mots français ou anglais qui se glissent dans la conversation, suggérant l'histoire pas si vieille que ça (j'ai notamment entendu les mots "apéro" et "pistache" !)...Suivant la région d'où elles viennent, les personnes que je rencontre ne parlent pas toutes le même dialecte. Un jeune m'a même confié que quand il descendait dans le sud de l'île, il ne comprenait rien à ce qu'on lui disait ! Imaginez donc ma difficulté à essayer de les comprendre si eux-mêmes n'y arrivent pas entre eux ! Sans compter qu'une fois que j'aurai compris les Malgaches de Diego Suarez, cela ne me servira à rien lorsque j'irai faire du tourisme à la capitale...

samedi 17 septembre 2011

Un peu de tourisme ?

Voici la suite de mon environnement...
Bien qu'il me faille à présent m'habituer aux douches froides (un bon vieux retour aux racines scoutes ne fait jamais de mal...), vous pourrez constater que le paysage est assez splendide ! Il s'agit du paysage que je verrai chaque matin en me réveillant...
Ici, les gens vivent avec le soleil, levé tôt le matin, tout le monde est couché à 20h. Ma surprise a en effet été grande lorsque j'ai constaté qu'il faisait nuit noir à 18h30...bien que le temps soit magnifique à longueur de journée ! Et oui...j'ai réalisé qu'ici, c'était l'hiver...!
La température est assez haute, mais comme vous avez pu le constater, le vent est assez présent, ce qui nous permet d'être régulièrement rafraîchis. 

vendredi 16 septembre 2011

Ma mission

Voici le contenu de ma mission et de mon poste et la raison pour laquelle je suis donc ici !


Description :

La structure est un foyer de jeunes post-bac. C'est la première étape de la formation pour de jeunes malgaches désireux de s'engager dans la vie missionnaire. Il est situé à proximité de la ville de Diego Suarez (100.000 habitants), à l'extrême nord de Madagascar. Le foyer est engagé auprès du Grand Séminaire de l'archidiocèse. Le Foyer a vu le jour en 1987. Il fonctionne depuis ce temps sur une année et sert surtout de lieu de discernement. Les Spiritains ont fondé l'Eglise de Madagascar-Nord. La formation proposée est humaine, spirituelle, intellectuelle et pastorale. Toutes les activités sont conçues dans ce but.

L'objectif de ce projet est de permettre à des jeunes d'atteindre un niveau de français qui leur permette de suivre des études supérieures.
Ce projet permet de former de futurs formateurs.

Le financeur de ce projet est la Congrégation du Saint-Esprit.

Le volontaire aura pour tâches :
Le volontaire dispense des cours de français, de philosophie, peut-être d'informatique et offre un accompagnement intellectuel lors du passage de ces jeunes du secondaire aux études supérieures. Il bénéficiera d'un accueil communautaire et d'un accompagnement quotidien.
Au quotidien le volontaire est suivi par deux prêtres responsables du foyer. Il est attendu de lui que les jeunes réussissent un examen proposé par les Jésuites. Le volontaire "fait partie" de l'équipe animatrice du foyer. Les rencontres permettant une évaluation de ses activités seront quotidiennes.

Le témoignage de vie chrétienne est facultatif. S'il souhaite un soutien spirituel il pourra bénéficier de la vie en communauté.


Logement : Communautaire - Le volontaire est logé au foyer avec la communauté. Il y a un cybercafé à 3 km. Le volontaire pourra utiliser un scooter, une moto ou une voiture. La villa la plus proche se trouve à 5 minutes de trajet. Les repas sont pris en commun.

Voilà donc toute l'ampleur de la tache !

Arrivée !

Ça y est ! Me voici arrivé à Diego Suarez après 25h de voyage sans avoir réellement réussi à dormir dans l'avion...L'aventure commence !
Déjà beaucoup de choses à dire, beaucoup de différences avec la France...il va falloir s'habituer à de nombreux changements ici !
Comme vous le verrez sur cette vidéo, je suis littéralement crevé, et c'est la raison pour laquelle je ne vais pas m'attarder...je vous laisse visiter ma chambre et vous dit à bientôt !



lundi 12 septembre 2011

L'histoire de ma coopé...

Tout s'est enchaîné très vite...
Voici plus en détail la chronologie de mon départ...

15 mai 2011 : Mes études touchent à leur fin, il me faut trouver quoi faire l'année prochaine.
Je ne veux pas me précipiter immédiatement dans la vie active. Je tape "année sabbatique" sur google et tombe sur un article de La Croix qui parle de la coopération. En fin d'article, les coordonnées d'un organisme qui envoie des volontaires en coopération : la DCC. Je vais sur http://ladcc.org/ . Ca me parait sérieux tout ça : pourquoi pas ?

19 mai 2011 : Lors d'une réunion d'information au siège, je rencontre des membres de la DCC qui me donnent des informations supplémentaires et les modalités administratives à effectuer.

21 mai 2011 : Mon dossier et ma lettre de motivation sont partis.

11-12 juin 2011 : Premier week-end de formation à l'interculturalité à Lyon et rencontres d'autres "candidats".

17-18-19 juin 2011 : Deuxième week-end de formation. A l'issue de ce week-end : entretien avec deux membres de la DCC qui acceptent définitivement ma candidature.

22 juin 2011 : On me propose une mission à Diego-Suarez (Madagascar) pour y être prof de Français et de Philosophie...(A noter que certains volontaires attendent parfois plus d'un an pour se voir affecter une mission...le délai de trois jours est donc extrêmement rapide !)

12 au 22 juillet 2011 : Dix jours de formation complète propre à notre mission avec 120 autres volontaires en partance.

Juillet-Aout : Démarches administratives et sanitaires (rendre le loyer, faire les vaccins, obtenir mon visa, mon permis de conduire international)...

15 septembre 2011 : Départ pour Diego-Suarez...

Il s'est écoulé tout juste 4 mois entre l'idée de départ et le départ effectif...