Voici deux textes que j'aime beaucoup pour réfléchir sur ce qu'est le départ...
Un peu curieux me direz-vous : voici un texte sur la mort. Si j'avais lu ce texte tout d'abord dans le sens que l'auteur veut lui donner (mort = décès) et que je l'avais trouvé très beau, je n'ai pas pu m'empêcher de le relire ces temps-ci en ayant en tête le départ imminent auquel je me prépare.
La mort d'une aventure, d'un projet, d'une relation, tout simplement de quelque chose qui nous tenait à cœur et auquel il nous faut maintenant renoncer...
Triste de quitter les gens ici certes...mais heureux à l'idée de pouvoir encore vivre quelques moments à Madagascar, faits probablement de partages et de nouvelles rencontres, et à un peu plus longue échéance, heureux de voir se profiler à l'horizon les retrouvailles avec mon pays, ma famille et mes amis...
Je suis debout au bord de la plage.
Un voilier passe dans la brise du matin, et part
vers l’océan.
Il est la beauté, il est la vie.
Je le regarde jusqu’à ce qu’il disparaisse à
l’horizon.
Quelqu’un à mon côté dit : « Il est parti ! »
Parti vers où ? Parti de mon regard, c’est tout !
Son mât est toujours aussi haut,
Sa coque a toujours la force de porter sa charge
humaine.
Sa disparition totale de ma vue est en moi, pas en
lui.
Et juste au moment où quelqu’un près de moi dit : «
Il est parti ! »
Il y en a d’autres qui le voyant poindre à
l’horizon et venir vers eux s’exclament avec joie : « Le voilà ! »
C’est ça la mort !
WILLIAM BLAKE
Un petit extrait du Petit Prince qui m'a fait réfléchir sur notre intérêt à vivre des instants et des relations dont on sait que l'on devra un jour ou l'autre les mettre de côté...
[Le renard dit :]
– Ma vie est monotone. Je chasse les poules, les hommes me chassent.
Toutes les poules se ressemblent, et tous les hommes se ressemblent. Je
m’ennuie donc un peu. Mais, si tu m’apprivoises, ma vie sera comme ensoleillée.
Je connaîtrai un bruit de pas qui sera différent de tous les autres. Les autres
pas me font rentrer sous terre. Le tien m’appellera hors du terrier, comme une
musique. Et puis regarde ! Tu vois, là-bas, les champs de blé ? Je ne mange pas
de pain. Le blé pour moi est inutile. Les champs de blé ne me rappellent rien.
Et ça, c’est triste ! Mais tu as des cheveux couleur d’or. Alors ce sera merveilleux
quand tu m’auras apprivoisé ! Le blé, qui est doré, me fera souvenir de toi. Et
j’aimerai le bruit du vent dans le blé…
Le renard se tut et regarda longtemps le petit prince :
– S’il te plaît… apprivoise-moi ! dit-il.
[...]
Ainsi le petit prince apprivoisa le renard. Et quand l’heure du départ
fut proche :
– Ah ! dit le renard… Je pleurerai.
– C’est ta faute, dit le petit prince, je ne te souhaitais point de mal,
mais tu as voulu que je t’apprivoise…
– Bien sûr, dit le renard.
– Mais tu vas pleurer ! dit le petit prince.
– Bien sûr, dit le renard.
– Alors tu n’y gagnes rien !
– J’y gagne, dit le renard, à cause de la couleur du blé.
Le Petit Prince, chapitre XXI, Antoine de Saint Exupéry.
Salut Augustin,
RépondreSupprimerMerci pour ces textes...c'est vrai que c'est difficile de faire ces "adieux"...même si ici au Pérou "Adios" signifie "Au revoir". J'espère que tu garderas de bons souvenirs de ton volontariat et que tu auras trouvé "ta couleur du blé".
Besos
Marion
Merci beaucoup pour ce texte.
RépondreSupprimerJeanne de Paris!
MERCI pour ces textes qui nous invitent à aller au-delà... à vivre intensément l'instant présent...et à garder confiance que malgré les douleurs de la séparation, quelque chose continue d'être...!!
RépondreSupprimerBises
Marie-Cécile (entre le Togo et la France=))