Autorité, quand tu nous tiens...
Les cours du mardi matin étant consacrés à la réflexion (philosophique, mais aussi sociologique et psychologique), j'ai ces dernières semaines pu discuter avec mes élèves autour de la soumission à l'autorité...
Certain(e)s d'entre vous connaissent peut-être l'expérience de Milgram, expérience de psycho-sociologie ayant mis en relief le fait que la plupart des gens obéissent à une autorité (environ 65%), y compris lorsque les ordres donnés par celle-ci sont en totale contradiction avec les valeurs de la personne qui obéit. J'ai souhaité partir de cette expérience afin de leur montrer qu'une très grande prudence s'impose en matière d'autorité.
(http://fr.wikipedia.org/wiki/Expérience_de_Milgram pour ceux qui souhaitent en savoir un peu plus).
Pour commencer la réflexion, j'ai souhaité demander aux jeunes s'ils étaient capables de tuer une personne si on leur demandait. A ma (première) grande stupéfaction, la plupart d'entre eux m'ont répondu "oui"...
Afin de faire évoluer un peu la réponse et espérer obtenir une réponse qui me choquerait moins, j'ai transformé la question de cette manière "seriez-vous capable de tuer quelqu'un qui ne vous aurait rien fait ?". Petit ouf de soulagement, la grande majorité m'a cette fois-ci répondu par la négative...
En entamant le débat, je pensais initialement que la question principale serait "suis-je capable de désobéir ?".
Au bout de cinq minutes et suite à ces deux réponses, j'avais compris qu'elle serait "Est-il possible de désobéir ?".
J'ai poursuivi ma réflexion à l'aide de questions censées les interpeller :
"En tant que votre professeur de français, exécuteriez vous un de mes ordres, quel qu'il soit ?".
Cette question m'a montré que j'avais, semble-t-il, plus de pouvoir entre mes mains que je ne le pensais...Odilon m'a immédiatement répondu que oui. Étrange pouvoir que j'ai sur Odilon que de lui faire faire n'importe quoi, encore plus étrange quand on sait que je suis l'ainé d'Odilon...de six jours ! Espérant qu'il ne s'agissait seulement que de paroles, j'ai tenté de le confronter à la réalité :
- "Mets toi sous la table, puis déshabille-toi entièrement". Et Odilon s'est exécuté...
Rassurez-vous, je ne l'ai pas laissé aller jusqu'au bout...!
Curieuse obéissance à laquelle je n'étais absolument pas préparé. Mes élèves m'ont judicieusement fait remarqué qu'Odilon attendait peut-être justement que je l'empêche d'aller jusqu'au bout de cet ordre et qu'on ne saura jamais s'il m'aurait vraiment obéit. Pas faux. Il n'empêche que la question se pose de l'autorité dont certains peuvent abuser pour assouvir leurs propres désirs.
En parallèle de mon cours sur l'expérience de Milgram, j'ai donc tenté de faire le lien avec quelques dictatures, fondées initialement sur l'obéissance aveugle de certaines personnes à une autre afin de montrer les conséquences que celle-ci pouvait engendrer. J'ai ainsi pris l'exemple du génocide juif pendant la seconde guerre mondiale, montrant que si Hitler a donné les ordres et qu'il est le principal responsable de ce génocide, ce n'est pas lui qui les a exécutés de sa propre main : il a bien fallu que des personnes lui obéissent. Bien entendu me direz-vous, c'est un cas d'obéissance un peu extrême que j'ai donné là...
L'exemple a fait réagir, et c'est bien ce que j'ai cherché.
S'en est donc suivi une réflexion sur la responsabilité de celui qui donne des ordres et sur la responsabilité de celui qui les exécute, certains des jeunes justifiant leur obéissance derrière un "ce n'est pas ma faute ni ma responsabilité".
Sans chercher pour autant à les culpabiliser, je souhaitais simplement leur faire prendre conscience qu'obéir sans réfléchir n'était peut-être pas non plus la meilleure solution...j'ai appuyé tout ceci en les interpellant sur la vie dans laquelle ils étaient en train de s'engager (les prêtres spiritains sont principalement des missionnaires et ont donc pour vocation de changer les choses, notamment en s'engageant auprès des plus pauvres). Changer les choses, ça nécessite de s'opposer à quelques personnes, et même parfois de désobéir...
Nous avons poursuivi sur la notion de liberté et sur le rôle d'un soldat (sans doute pour ça que je n'aime pas trop l'armée et sa capacité à transformer en pantin des personnes capables de réfléchir...). Est-on vraiment libre en obéissant sans réfléchir, ou sommes-nous juste les pantins de quelques personnes qui agissent dans leur propre intérêt ?
Fabrice a avancé par la suite que son obéissance dépendrait des conditions physiques et psychologiques dans lesquelles il serait sur le moment et des conséquences de sa désobéissance. Il est bien évident qu'il est plus difficile de désobéir lorsque quelque chose qui nous tient à cœur (notre vie ou celle de nos proches par exemple) est en jeu...
Une semaine plus tard, alors que je leur ai donné leurs devoirs pour la semaine suivante, Mercié s'est écrié, comme pour chercher la faille dans mon raisonnement :
"Donc ça veut dire que je peux faire le choix de ne pas t'obéir et de ne pas faire mon devoir ?!".
Si Mercié a dit cette phrase en riant, je reste cependant persuadé qu'il cherchait là une bonne excuse pour ne pas travailler...j'avais anticipé ce genre de remarque, et ma réponse fut celle-ci :
"Tout à fait. Mais quand tu refuses d'obéir à une autorité, quelle qu'elle soit, tu dois par la suite assumer les conséquences de tes actes, et c'est justement en cela que c'est une chose difficile que de désobéir. Ainsi, si tu ne fais pas ton devoir de manière volontaire, je commencerai tout d'abord par te faire la remarque, Christian reprendrait probablement ceci avec toi, et si ta désobéissance persiste, cela pourrait aller jusqu'à l'exclusion du foyer. Quand à me demander l'autorisation pour désobéir, ce n'est déjà plus de la désobéissance...par définition, la désobéissance se situe en dehors de la loi."
J'ai repris, généralisant un peu mes propos :
"La réflexion que nous venons d'avoir sur l'obéissance à l'autorité n'a pas pour but de vous persuader que toute autorité est mauvaise et qu'il faut systématiquement la bafouer. L'autorité a ceci de bon qu'elle structure la société et qu'elle empêche chacun de faire ce que bon lui semble. Si vous êtes les personnes que vous êtes actuellement, c'est parce que vos parents et vos proches ont eu, ou ont encore, de l'autorité sur vous pour vous éduquer. Lorsque vous désobéissez, posez vous la question "est-ce un caprice de ma part et une simple excuse pour ne rien faire, ou un réel désir d'être fidèle à mes valeurs ?", dans tous les cas, il vous faudra assumer les conséquences de vos actes."
A la fin de ces deux cours, j'ai changé quelque peu de vision sur moi-même...moi qui croyais être quelqu'un de très obéissant, pas très rebelle et faisant en général ce qu'on lui demandait de faire, j'ai compris que la désobéissance passe déjà dans la volonté de désobéir, dans la volonté de rester fidèle à ses propres valeurs et de suivre une ligne de conduite.
Je n'ai pas cherché à faire de mes élèves des réfractaires et des rebelles (impossible à faire en quelques heures !), mais j'ai cependant souhaité les rappeler à leur propre conscience et leurs propres valeurs. A mon sens fondamental pour pouvoir construire un monde meilleur...
C'est dans ces moments-là que la coopération prend tout son sens. Au-delà des connaissances et du savoir, il me parait vraiment important de pouvoir leur transmettre des valeurs et leur donner la possibilité d'être acteur de leur propre vie...pour qu'ils puissent à leur tour changer le monde !
Bienvenue à vous, visiteurs de passage ou habitués, ce blog vous est destiné... Il y raconte ma coopération à Madagascar, mes rencontres, la culture et le pays malgache, mes questionnements, mon métier de prof de Français... Il est pour moi un incroyable moyen de communication avec vous autres, et une incroyable façon de pouvoir vivre avec vous ma coopé. Ne soyez pas avares en commentaires, ils sont pour moi une bouffée d'air français !
dimanche 29 janvier 2012
dimanche 22 janvier 2012
"Les pauvres sont l'Eglise"
Voici Annie, notre cuisinière du dimanche.
Annie a 44 ans et élève seule sa fille Ornella. Ornella n'a jamais connu son père, et Annie dit qu'elle-même ne l'a jamais revu depuis 12 ans, âge d'Ornella.
Annie me croise toujours en me disant "Bonjour Monsieur Augustin !"...son français est certes loin d'être parfait, mais une chose est sûre, elle est complètement décomplexée à ce niveau. Elle n'hésite pas à raconter sa vie, son histoire, comme elle s'occupe d'Ornella avec courage. Avec des mots, des gestes, n'utilisant que les verbes à l'infinitif, se reprenant, parlant toujours et encore.
Annie est toujours pleine d'énergie à revendre et pleine de vie, toujours vraie dans ce qu'elle fait. Si elle doit rire, elle rira. Si elle doit pleurer, elle pleurera.
Haute comme trois pommes, elle explique sa petite taille par un accident au fémur il y a longtemps.
Annie est fière de sa fille, et ça se voit. Comme beaucoup de mères, sa fille, c'est toute sa vie. Elle n'hésite pas à m'interpeller pour me montrer Ornella en tenue de karaté et lorsqu'elle me parle, un sujet sur deux tourne autour de sa fille...
Aujourd'hui, pendant que l'ensemble du foyer était parti dans les diverses paroisses alentours, je suis resté au foyer, dans ma chambre, portes grandes ouvertes, à lire sur mon lit. J'avais envie de me passer un peu de mon ordinateur en ce dimanche matin (et oui, c'est pas parce qu'on part à 10.000 km qu'on passe moins de temps sur l'ordi...pauvre de moi...) et avais donc entamé la lecture d'un livre de l'abbé Pierre.
A 7h30, Annie est venue toquer à ma porte, est entrée dans ma chambre sans trop oser me déranger. Et puis, elle m'a raconté, pendant que je m'étais redressé de mon lit, prêt à l'écouter.
Elle me raconte que cette nuit, des voleurs sont entrés chez elle. Qu'elle a retrouvé sa porte fracturée et qu'elle n'a pu que constater les dégâts : ses quatre marmites volatilisées, plus d'assiette, plus de couvert, tout son argent disparu...Annie pleure, se reprend pleine de courage, essaye d'expliquer qu'elle a oublié de mettre la grosse pièce de bois pour bloquer la porte, utilise son Français approximatif, fait des gestes, me mime sa découverte du vol, se remet à pleurer et me demande quand Gaby rentrera pour lui demander une avance sur son prochain salaire.
Pendant ce temps-là, moi j'écoute. Impuissant à l'écoute de ses propos. Je n'ai pour la consoler que des "bon courage", "je comprends", des "c'est pas facile"...bien peu à côté d'un tel évènement...juste une présence. Peut-être ce dont Annie avait besoin à ce moment, et je me félicite qu'il y ait eu quelqu'un présent au foyer pour l'écouter.
Annie est ensuite repartie en direction de la cuisine, son pas un peu moins énergique qu'à l'habitude.
J'ai regardé le livre sur l'abbé Pierre que j'étais en train de lire et me suis fait la remarque que les circonstances étaient particulièrement adaptées. J'ai pensé intérieurement à ce que disait le Père Joseph Wresinski (fondateur d'ATD Quart Monde) : "Les pauvres sont l'Eglise". Un petit bout de femme pleine de vie et d'amour, à qui on avait enlevé le peu de richesse matérielle qu'elle avait...
Annie a 44 ans et élève seule sa fille Ornella. Ornella n'a jamais connu son père, et Annie dit qu'elle-même ne l'a jamais revu depuis 12 ans, âge d'Ornella.
Annie me croise toujours en me disant "Bonjour Monsieur Augustin !"...son français est certes loin d'être parfait, mais une chose est sûre, elle est complètement décomplexée à ce niveau. Elle n'hésite pas à raconter sa vie, son histoire, comme elle s'occupe d'Ornella avec courage. Avec des mots, des gestes, n'utilisant que les verbes à l'infinitif, se reprenant, parlant toujours et encore.
Annie est toujours pleine d'énergie à revendre et pleine de vie, toujours vraie dans ce qu'elle fait. Si elle doit rire, elle rira. Si elle doit pleurer, elle pleurera.
Haute comme trois pommes, elle explique sa petite taille par un accident au fémur il y a longtemps.
Annie est fière de sa fille, et ça se voit. Comme beaucoup de mères, sa fille, c'est toute sa vie. Elle n'hésite pas à m'interpeller pour me montrer Ornella en tenue de karaté et lorsqu'elle me parle, un sujet sur deux tourne autour de sa fille...
Aujourd'hui, pendant que l'ensemble du foyer était parti dans les diverses paroisses alentours, je suis resté au foyer, dans ma chambre, portes grandes ouvertes, à lire sur mon lit. J'avais envie de me passer un peu de mon ordinateur en ce dimanche matin (et oui, c'est pas parce qu'on part à 10.000 km qu'on passe moins de temps sur l'ordi...pauvre de moi...) et avais donc entamé la lecture d'un livre de l'abbé Pierre.
A 7h30, Annie est venue toquer à ma porte, est entrée dans ma chambre sans trop oser me déranger. Et puis, elle m'a raconté, pendant que je m'étais redressé de mon lit, prêt à l'écouter.
Elle me raconte que cette nuit, des voleurs sont entrés chez elle. Qu'elle a retrouvé sa porte fracturée et qu'elle n'a pu que constater les dégâts : ses quatre marmites volatilisées, plus d'assiette, plus de couvert, tout son argent disparu...Annie pleure, se reprend pleine de courage, essaye d'expliquer qu'elle a oublié de mettre la grosse pièce de bois pour bloquer la porte, utilise son Français approximatif, fait des gestes, me mime sa découverte du vol, se remet à pleurer et me demande quand Gaby rentrera pour lui demander une avance sur son prochain salaire.
Pendant ce temps-là, moi j'écoute. Impuissant à l'écoute de ses propos. Je n'ai pour la consoler que des "bon courage", "je comprends", des "c'est pas facile"...bien peu à côté d'un tel évènement...juste une présence. Peut-être ce dont Annie avait besoin à ce moment, et je me félicite qu'il y ait eu quelqu'un présent au foyer pour l'écouter.
Annie est ensuite repartie en direction de la cuisine, son pas un peu moins énergique qu'à l'habitude.
J'ai regardé le livre sur l'abbé Pierre que j'étais en train de lire et me suis fait la remarque que les circonstances étaient particulièrement adaptées. J'ai pensé intérieurement à ce que disait le Père Joseph Wresinski (fondateur d'ATD Quart Monde) : "Les pauvres sont l'Eglise". Un petit bout de femme pleine de vie et d'amour, à qui on avait enlevé le peu de richesse matérielle qu'elle avait...
mercredi 18 janvier 2012
Bonne année !
Pour mon premier cours de l'année auprès des sœurs du Noviciat, la bonne année me fut souhaitée comme jamais elle ne me fut souhaitée !
Comme à mon habitude tous les mercredis après-midi, je me suis rendu dans la salle de classe où toutes les sœurs se trouvaient.
Le remue ménage et les allées et venues d'entre deux cours ne m'ont pas surpris outre mesure, il leur faut toujours un peu de temps pour aller chercher leurs affaires et s'installer.
J'ai donc pris ce temps pour sortir ma guitare et commencer à l'accorder, afin de pouvoir commencer le cours au plus vite.
La première alerte m'a été donnée lorsque Marie-José, une des sœurs que je n'ai pas lors de ce cours, m'a demandé ma guitare pour essayer d'en jouer un peu. Je lui ai donc prêté celle-ci, quoique surpris. La voyant s'éloigner à l'extérieur de la salle, j'ai jugé bon de la suivre : je n'aime pas trop quitter des yeux les affaires que je prête !
La deuxième alerte m'est apparue lorsque j'ai vu que la salle était vide...et que les sœurs m'empêchaient de sortir de celle-ci...Je n'ai pas cherché à comprendre, leur ai fait confiance (en priant secrètement pour ma guitare !) et je suis donc retourné à la salle, à attendre qu'elles veuillent bien revenir pour commencer le cours.
Et puis, alors que j'attendais patiemment, des chants ont commencé à se faire entendre au dehors...et les sœurs sont alors rentrées les unes à la suite des autres en chantant, accompagnées d'une grosse caisse et des guitares jouant en play-back. Juste magnifique.
Elles ont fait plusieurs fois le tour de la salle, puis sont venues se placer devant moi. L'une s'est mise à parler au nom de toutes les autres afin de me souhaiter une bonne année 2012, souhaitant que je m'épanouisse dans ma profession et s'excusant de ne pas avoir autre chose à offrir qu'un simple gâteau...
Pendant toute cette "cérémonie", je ressentais comme un mélange de joie et de gêne en moi, ne sachant pas comment accueillir, comment répondre et réagir à tout cela.
Un simple merci et une bonne année 2012, c'est tout ce que j'ai trouvé à dire.
Je m'étonne encore maintenant du dévouement de ces sœurs envers leurs professeurs, leurs responsables, me mettant sur un véritable piédestal. A la fin de la séance, il m'a fallu encore une fois me résoudre à sortir en premier de la salle, toutes les sœurs s'étant arrêtées sur le seuil à m'attendre, et accepter qu'une autre se mette à mon service et me prenne ma guitare, pour ne pas trop me fatiguer...
Comme à mon habitude tous les mercredis après-midi, je me suis rendu dans la salle de classe où toutes les sœurs se trouvaient.
Le remue ménage et les allées et venues d'entre deux cours ne m'ont pas surpris outre mesure, il leur faut toujours un peu de temps pour aller chercher leurs affaires et s'installer.
J'ai donc pris ce temps pour sortir ma guitare et commencer à l'accorder, afin de pouvoir commencer le cours au plus vite.
La première alerte m'a été donnée lorsque Marie-José, une des sœurs que je n'ai pas lors de ce cours, m'a demandé ma guitare pour essayer d'en jouer un peu. Je lui ai donc prêté celle-ci, quoique surpris. La voyant s'éloigner à l'extérieur de la salle, j'ai jugé bon de la suivre : je n'aime pas trop quitter des yeux les affaires que je prête !
La deuxième alerte m'est apparue lorsque j'ai vu que la salle était vide...et que les sœurs m'empêchaient de sortir de celle-ci...Je n'ai pas cherché à comprendre, leur ai fait confiance (en priant secrètement pour ma guitare !) et je suis donc retourné à la salle, à attendre qu'elles veuillent bien revenir pour commencer le cours.
Et puis, alors que j'attendais patiemment, des chants ont commencé à se faire entendre au dehors...et les sœurs sont alors rentrées les unes à la suite des autres en chantant, accompagnées d'une grosse caisse et des guitares jouant en play-back. Juste magnifique.
Elles ont fait plusieurs fois le tour de la salle, puis sont venues se placer devant moi. L'une s'est mise à parler au nom de toutes les autres afin de me souhaiter une bonne année 2012, souhaitant que je m'épanouisse dans ma profession et s'excusant de ne pas avoir autre chose à offrir qu'un simple gâteau...
Pendant toute cette "cérémonie", je ressentais comme un mélange de joie et de gêne en moi, ne sachant pas comment accueillir, comment répondre et réagir à tout cela.
Un simple merci et une bonne année 2012, c'est tout ce que j'ai trouvé à dire.
Je m'étonne encore maintenant du dévouement de ces sœurs envers leurs professeurs, leurs responsables, me mettant sur un véritable piédestal. A la fin de la séance, il m'a fallu encore une fois me résoudre à sortir en premier de la salle, toutes les sœurs s'étant arrêtées sur le seuil à m'attendre, et accepter qu'une autre se mette à mon service et me prenne ma guitare, pour ne pas trop me fatiguer...
Je vous souhaite à toutes et à tous une belle année 2012, pleine de rencontres et de joie !
(Voici une photo prise en octobre dernier, devant le magnifique paysage du foyer, en compagnie de tous les gars du foyer et d'une fille de passage. Vous reconnaitrez le Père Christian à sa casquette...pour ma part, un indice : je suis blanc ! )
jeudi 12 janvier 2012
Première invitation
Pour bien commencer l'année, me voici pour le 1er janvier, invité à manger...
Zitanie est une élève que j'ai deux heures par semaine pour des cours de soutien en mathématique. Elle est la soeur de Blacio, ancien jeune du foyer Brottier présent lors de l'année 2010-2011...
Zitanie est en terminale et a 21 ans...vous êtes étonnés, j'en suis convaincu...mais ici, cela n'a rien d'étonnant.
Je n'arrive d'ailleurs même plus à savoir, parmi les enfants que je rencontre, quels sont ceux qui n'ont ni avance ni retard dans leur parcours scolaire...
Je côtoie ainsi fréquemment des enfants d'une même fratrie où l'ainé a une classe ou deux de retard sur son cadet...en terminale, il arrive que certains redoublent jusqu'à six ou sept fois avant d'avoir le bac...Je passe de temps en temps pour un extra-terrestre quand je dis avoir eu mon bac à 17ans !
Bref, mais je m'écarte du sujet...si je vous parle de Zitanie aujourd'hui, c'est bien évidemment parce que c'est sa famille qui m'a invité à manger...en quel honneur ? Je n'avoue pas le savoir, je ne connaissais ses parents ni d'Eve ni d'Adam...on peut penser qu'il s'agit d'un moyen de me remercier pour le fait de donner des cours à Zitanie.
Avant de m'y rendre et d'accepter l'invitation, j'ai cependant pris soin de me renseigner concernant d'éventuelles tentatives de racolage, afin de savoir s'il y avait un risque ! Gaby comme Christian m'ont rassuré à ce sujet : la famille est connue, et avec un séminariste dans la famille, il est fort peu probable que ceux-ci tentent de me marier avec une de leurs filles. Rassuré à ce sujet, j'ai donc accepté l'invitation, content d'être "enfin" invité à manger et de pouvoir rencontrer des Malgaches dans leur maison.
Le moment fut très simple et je me suis laissé guider.
Le père est venu me faire la conversation pendant que sa femme et ses filles étaient à la cuisine. Il m'a parlé de ses enfants. De ses sept enfants, 5 filles et 2 garçons dont l'un, l'ainé, est décédé il y a quelques temps. Ce fut une discussion très simple, mais où je sentis que j'étais le bienvenu. Profitant d'un moment où le père parlait avec sa femme, je me suis levé pour regarder les différentes photos accrochées au mur.
Des photos touchantes, mal cadrées, parfois très sombres ou trop lumineuses, parfois déchirées ou usées par le temps...mais elles constituent le trésor de la famille. Elles décorent la maison témoignant d'une rencontre ou de la présence d'une personne l'espace d'un instant.
Me voyant observer toutes ces photos, le père a sorti l'album familial, fier qu'il était de me montrer des photos de lui plus jeune, des photos de son fils, de son mariage, de ses enfants. Les moments importants de sa vie qu'il me partageait.
- Et là c'est vous ?
- Oui oui c'est moi plus jeune.
- Oh la la ! Votre moustache elle est passée où ??
Puis vint le repas...je pris tout d'abord peur en voyant arriver devant moi des beignets de...poivrons (il faut savoir que je déteste le poivron)...mais par crainte de vexer mes hôtes, j'en ai donc avalé un. Le reste du repas n'eut rien de sensationnel, à base de poulet...et de riz !
Le dessert fut néanmoins plus sympathique, lorsque je vis arriver Zitanie avec un gros gâteau sur lequel était inscrit "Bon année 2012"...(je n'ai pas osé leur faire remarquer la faute d'orthographe, vous voudrez bien m'en excuser !). L'honneur me revint de couper le gâteau, tâche que je pris très au sérieux !
Après le repas vint le temps des photos...à leur demande, puisque je n'avais pas emmené mon appareil avec moi. Ce fut un temps où je réalisais tout à coup à quel point j'étais grand...et à quel point les Malgaches sont petits ! (Sur la photo : la soeur de Zitanie, Zitanie et leur mère)
Avant de repartir, je me suis risqué sur le terrain de la langue malgache, terrain encore très glissant à mon goût ! Mais ce fut l'occasion d'un bel échange. Échange qui les fit rire et me proposer de m'aider tous les dimanches en parlant malgache avec moi...Nous verrons !
Zitanie est une élève que j'ai deux heures par semaine pour des cours de soutien en mathématique. Elle est la soeur de Blacio, ancien jeune du foyer Brottier présent lors de l'année 2010-2011...
Zitanie est en terminale et a 21 ans...vous êtes étonnés, j'en suis convaincu...mais ici, cela n'a rien d'étonnant.
Je n'arrive d'ailleurs même plus à savoir, parmi les enfants que je rencontre, quels sont ceux qui n'ont ni avance ni retard dans leur parcours scolaire...
Je côtoie ainsi fréquemment des enfants d'une même fratrie où l'ainé a une classe ou deux de retard sur son cadet...en terminale, il arrive que certains redoublent jusqu'à six ou sept fois avant d'avoir le bac...Je passe de temps en temps pour un extra-terrestre quand je dis avoir eu mon bac à 17ans !
Bref, mais je m'écarte du sujet...si je vous parle de Zitanie aujourd'hui, c'est bien évidemment parce que c'est sa famille qui m'a invité à manger...en quel honneur ? Je n'avoue pas le savoir, je ne connaissais ses parents ni d'Eve ni d'Adam...on peut penser qu'il s'agit d'un moyen de me remercier pour le fait de donner des cours à Zitanie.
Avant de m'y rendre et d'accepter l'invitation, j'ai cependant pris soin de me renseigner concernant d'éventuelles tentatives de racolage, afin de savoir s'il y avait un risque ! Gaby comme Christian m'ont rassuré à ce sujet : la famille est connue, et avec un séminariste dans la famille, il est fort peu probable que ceux-ci tentent de me marier avec une de leurs filles. Rassuré à ce sujet, j'ai donc accepté l'invitation, content d'être "enfin" invité à manger et de pouvoir rencontrer des Malgaches dans leur maison.
Le moment fut très simple et je me suis laissé guider.
Le père est venu me faire la conversation pendant que sa femme et ses filles étaient à la cuisine. Il m'a parlé de ses enfants. De ses sept enfants, 5 filles et 2 garçons dont l'un, l'ainé, est décédé il y a quelques temps. Ce fut une discussion très simple, mais où je sentis que j'étais le bienvenu. Profitant d'un moment où le père parlait avec sa femme, je me suis levé pour regarder les différentes photos accrochées au mur.
Des photos touchantes, mal cadrées, parfois très sombres ou trop lumineuses, parfois déchirées ou usées par le temps...mais elles constituent le trésor de la famille. Elles décorent la maison témoignant d'une rencontre ou de la présence d'une personne l'espace d'un instant.
Me voyant observer toutes ces photos, le père a sorti l'album familial, fier qu'il était de me montrer des photos de lui plus jeune, des photos de son fils, de son mariage, de ses enfants. Les moments importants de sa vie qu'il me partageait.
- Et là c'est vous ?
- Oui oui c'est moi plus jeune.
- Oh la la ! Votre moustache elle est passée où ??
Puis vint le repas...je pris tout d'abord peur en voyant arriver devant moi des beignets de...poivrons (il faut savoir que je déteste le poivron)...mais par crainte de vexer mes hôtes, j'en ai donc avalé un. Le reste du repas n'eut rien de sensationnel, à base de poulet...et de riz !
Le dessert fut néanmoins plus sympathique, lorsque je vis arriver Zitanie avec un gros gâteau sur lequel était inscrit "Bon année 2012"...(je n'ai pas osé leur faire remarquer la faute d'orthographe, vous voudrez bien m'en excuser !). L'honneur me revint de couper le gâteau, tâche que je pris très au sérieux !
Après le repas vint le temps des photos...à leur demande, puisque je n'avais pas emmené mon appareil avec moi. Ce fut un temps où je réalisais tout à coup à quel point j'étais grand...et à quel point les Malgaches sont petits ! (Sur la photo : la soeur de Zitanie, Zitanie et leur mère)
Avant de repartir, je me suis risqué sur le terrain de la langue malgache, terrain encore très glissant à mon goût ! Mais ce fut l'occasion d'un bel échange. Échange qui les fit rire et me proposer de m'aider tous les dimanches en parlant malgache avec moi...Nous verrons !
vendredi 6 janvier 2012
L'eau, messagère de vie
J'ai retrouvé ce texte dans mes papiers quelques mois avant de partir...(merci Marie-Noëlle qui me l'a partagé il y a quelques années !). A mon tour de vous le partager...et à vous de faire de l'eau une messagère de vie !
L'eau, messagère de vie ? La neige tombe depuis des millions d'années sans qu'il y ait deux flocons identiques. L'eau qui les compose est pourtant la même. Mais comment étudier la structure d'un élément sans cesse en mouvement ? L'idée originale de Masaru Emoto a consisté à photographier pour la première fois au monde des milliers de cristaux de glace pour comprendre l'information particulière qui conduit l'eau, en gelant, à adopter une forme plutôt qu'une autre.
Depuis 1994, des échantillons d'eaux de source, de pluie, de rivières, lacs ou marais du Japon et des quatre coins du monde, ont ainsi été congelés à -35° puis observés au microscope à -5°.
Ce qui pouvait apparaître comme une lubie, pris alors une dimension stupéfiante : selon Masaru Emoto, le cristal est plus harmonieux lorsque l'échantillon provient d'un lieu imprégné de spiritualité, et s'avère sensible à la bienveillance, même à distance.
À l'inverse, il induit une cristallisation amorphe sous l'influence du mépris, de la violence ou de la pollution. Exposée à certaines musiques, l'eau se cristallise différemment par rapport à un autre échantillon issu du même flacon. Enfin, le cristal produit par une eau soumise une heure à la prière d'un moine shintoïste s'est révélé nettement plus pur et plus beau que celui de la même eau prélevée auparavant.
J'ignore quel crédit on peut accorder à ces travaux - découverte ou élucubration ? Mais notre corps est constitué de 70 % d'eau. On pourrait extrapoler sur le rôle du psychisme sur la santé et la place de la spiritualité dans notre équilibre... Nos pensées positives pourraient contribuer à dominer certaines des turbulences de notre organisme. Lorsqu'il gèle, le cristal révèle un « champ vibratoire » comparable à celui que suit la matière vivante pour composer les rayures du zèbre ou la spirale de l'escargot.
Au-delà de leur mystérieuse beauté, ces cristaux garderaient et transmettraient alors des informations précises et complexes. Pour purifier, guérir, bénir, baptiser, le bon sens populaire n'avait-il pas depuis déjà longtemps franchi ce pas ? Ce qui m'impressionne, c'est que l'expérience laisse entrevoir le pouvoir de la pensée sur la matière. Et si c'était vrai ? La revanche de l'esprit sur notre matérialisme effréné, la preuve par l'eau qu'on fait fausse route avec aveuglement... L'eau nous reflète à chaque instant.
Miroir poétique ou prophétique l'eau est une messagère de vie.
Yves Duteil
L'eau, messagère de vie ? La neige tombe depuis des millions d'années sans qu'il y ait deux flocons identiques. L'eau qui les compose est pourtant la même. Mais comment étudier la structure d'un élément sans cesse en mouvement ? L'idée originale de Masaru Emoto a consisté à photographier pour la première fois au monde des milliers de cristaux de glace pour comprendre l'information particulière qui conduit l'eau, en gelant, à adopter une forme plutôt qu'une autre.
Depuis 1994, des échantillons d'eaux de source, de pluie, de rivières, lacs ou marais du Japon et des quatre coins du monde, ont ainsi été congelés à -35° puis observés au microscope à -5°.
Ce qui pouvait apparaître comme une lubie, pris alors une dimension stupéfiante : selon Masaru Emoto, le cristal est plus harmonieux lorsque l'échantillon provient d'un lieu imprégné de spiritualité, et s'avère sensible à la bienveillance, même à distance.
À l'inverse, il induit une cristallisation amorphe sous l'influence du mépris, de la violence ou de la pollution. Exposée à certaines musiques, l'eau se cristallise différemment par rapport à un autre échantillon issu du même flacon. Enfin, le cristal produit par une eau soumise une heure à la prière d'un moine shintoïste s'est révélé nettement plus pur et plus beau que celui de la même eau prélevée auparavant.
J'ignore quel crédit on peut accorder à ces travaux - découverte ou élucubration ? Mais notre corps est constitué de 70 % d'eau. On pourrait extrapoler sur le rôle du psychisme sur la santé et la place de la spiritualité dans notre équilibre... Nos pensées positives pourraient contribuer à dominer certaines des turbulences de notre organisme. Lorsqu'il gèle, le cristal révèle un « champ vibratoire » comparable à celui que suit la matière vivante pour composer les rayures du zèbre ou la spirale de l'escargot.
Au-delà de leur mystérieuse beauté, ces cristaux garderaient et transmettraient alors des informations précises et complexes. Pour purifier, guérir, bénir, baptiser, le bon sens populaire n'avait-il pas depuis déjà longtemps franchi ce pas ? Ce qui m'impressionne, c'est que l'expérience laisse entrevoir le pouvoir de la pensée sur la matière. Et si c'était vrai ? La revanche de l'esprit sur notre matérialisme effréné, la preuve par l'eau qu'on fait fausse route avec aveuglement... L'eau nous reflète à chaque instant.
Miroir poétique ou prophétique l'eau est une messagère de vie.
Yves Duteil
jeudi 5 janvier 2012
Sous le soleil des tropiques...
Pour ceux qui connaissent parfaitement bien leur géographie, ils sauront que Madagascar se trouve entre l'équateur et le tropique du capricorne...et donc en climat tropical !
La chaleur est donc de rigueur la plupart du temps, même si j'ai la chance de bénéficier d'un petit vent frais venant de la mer qui nous rafraichit l'atmosphère. Les tee-shirts, shorts et sandales sont donc de sortie au quotidien : je n'ai mis pour l'instant que trois fois un pantalon. (lors d'une cérémonie de 2h30 concernant la rentrée en début d'année, pour aller me balader en forêt et pour la messe de Noël).
Les douches froides, quand il y a de l'eau, ne constituent donc pas un inconvénient majeur, puisqu'elles nous permettent de nous rafraichir.
Néanmoins, la sueur est présente partout et une simple petite sieste suffit à nous réveiller avec le tee-shirt trempé...
Pendant la période de fin novembre-début décembre, l'eau vient à manquer : on pioche dans les dernières réserves de la saison des pluies précédentes...en attendant la suivante. L'heure est donc à l'économie, les douches se font de plus en plus espacées et il nous faut nous rendre à l'évidence : l'odeur si insupportable qui nous chatouille régulièrement les narines...vient de notre propre corps !
Et puis, au fur et à mesure que le mois de décembre s'écoule, quelques bonnes averses viennent nous rafraichir. Vous savez ? Ces averses sous lesquelles j'aime tant me mettre pour sentir les perles d'eau dégouliner le long de mes cheveux, ces averses qui nous donnent l'impression une fois au sec que l'on vient de prendre un bain tout habillé, ces averses qui sont ici synonymes de remplissage des bassins...Ces averses sous lesquelles j'aime à présent doublement rire.
Rire parce que j'ai toujours aimé rire sous la pluie, et rire parce qu'elles nous annoncent des temps un peu meilleurs, des temps où notre odorat pourra souffler un peu plus et où l'on pourra se sentir propre plus régulièrement, des temps où l'on pourra faire sa lessive et la vaisselle, faire le ménage (pas trop souvent non plus, n'exagérons rien, je mets juste ça pour la forme), faire cuire le riz (ça c'est une nouvelle un peu moins bonne...), tirer la chasse d'eau, prendre sa douche, se laver les dents, boire...
Et oui, imaginez donc tout ce que vous ne pourriez plus faire si vous n'aviez plus d'eau...l'eau est la base de la vie et nous, occidentaux, en avons suffisamment pour nous permettre de nous occuper de choses un peu plus superficielles...ici, on réapprend sa valeur !
La chaleur est donc de rigueur la plupart du temps, même si j'ai la chance de bénéficier d'un petit vent frais venant de la mer qui nous rafraichit l'atmosphère. Les tee-shirts, shorts et sandales sont donc de sortie au quotidien : je n'ai mis pour l'instant que trois fois un pantalon. (lors d'une cérémonie de 2h30 concernant la rentrée en début d'année, pour aller me balader en forêt et pour la messe de Noël).
Les douches froides, quand il y a de l'eau, ne constituent donc pas un inconvénient majeur, puisqu'elles nous permettent de nous rafraichir.
Néanmoins, la sueur est présente partout et une simple petite sieste suffit à nous réveiller avec le tee-shirt trempé...
Pendant la période de fin novembre-début décembre, l'eau vient à manquer : on pioche dans les dernières réserves de la saison des pluies précédentes...en attendant la suivante. L'heure est donc à l'économie, les douches se font de plus en plus espacées et il nous faut nous rendre à l'évidence : l'odeur si insupportable qui nous chatouille régulièrement les narines...vient de notre propre corps !
Et puis, au fur et à mesure que le mois de décembre s'écoule, quelques bonnes averses viennent nous rafraichir. Vous savez ? Ces averses sous lesquelles j'aime tant me mettre pour sentir les perles d'eau dégouliner le long de mes cheveux, ces averses qui nous donnent l'impression une fois au sec que l'on vient de prendre un bain tout habillé, ces averses qui sont ici synonymes de remplissage des bassins...Ces averses sous lesquelles j'aime à présent doublement rire.
Rire parce que j'ai toujours aimé rire sous la pluie, et rire parce qu'elles nous annoncent des temps un peu meilleurs, des temps où notre odorat pourra souffler un peu plus et où l'on pourra se sentir propre plus régulièrement, des temps où l'on pourra faire sa lessive et la vaisselle, faire le ménage (pas trop souvent non plus, n'exagérons rien, je mets juste ça pour la forme), faire cuire le riz (ça c'est une nouvelle un peu moins bonne...), tirer la chasse d'eau, prendre sa douche, se laver les dents, boire...
Et oui, imaginez donc tout ce que vous ne pourriez plus faire si vous n'aviez plus d'eau...l'eau est la base de la vie et nous, occidentaux, en avons suffisamment pour nous permettre de nous occuper de choses un peu plus superficielles...ici, on réapprend sa valeur !
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